Les Esquisses, explosion, onirisme
ou délivrance
de
Gérard Marquès.
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Illustration : Vent d’autan, (1986), huile sur toile, 73/54.
La peinture est une poésie qui se voit. Sans doute. Mais elle est aussi, parfois, explosion et délivrance.
Illustration : Carnaval, (1985), huile sur toile, 61/50.
La vie déborde enfin dans un éclatement de couleurs savamment
contrôlé. Dans une exubérance de lignes qui peut aller
jusqu’à défier les lois de la composition, c’est
la vie enfin reconquise. On ne s’étonnera pas de voir Gérard
Marquès attiré par ce thème du carnaval, chant dithyrambique
par excellence, symbole de renouveau, parodie de la mort et inversion de toutes
les valeurs, thème de prédilection de l’artiste se jouant
de la dualité de l’homme, prenant la vie à bras-le-corps.
Quelle est cette musique qui va guider ses pas ? Quelle est cette force mystérieuse ? Quel étrange vent l’entraîne donc au pays des songes ?
La clé, la clé du rêve est peut-être dans Le Combat
de coqs ou Phantasme.
Thème très ancien dans l’iconographie de l’art où
voisinent réel et imaginaire, symbolisme et fantastique : le combat
de coqs a toujours tenté les artistes.
Illustration : Combat de coqs, (1985), huile sur toile, 61/50.
Le coq est à la fois mythe solaire (Apollon) et symbole de virilité
(Mercure), ce thème qui est déjà présent sur de
nombreux chapiteaux romans permet à l’artiste de passer de l’ornement
au mythe.
La démarche est évidente chez Gérard Marquès.
Le combat de coqs est d’abord l’occasion d’une admirable
composition et d’un jeu audacieux de couleurs. La complémentarité
des plans bleu et rouge s’inscrit dans un cercle, mouvement circulaire
de la féminité, coupé par une diagonale bleue qui pourrait
fort bien symboliser la viril
Illustration : Phantasme, (1985), huile sur toile, 61/50.
Phantasme est une belle illustration du mythe : l’homme et son alter ego, plus qu’agressivité sexuelle.
N’oublions pas que l’image de l’aile ou de l’envol est symbole de conquête de soi et de dépassement. Le peintre et son double donc, pourrais-je dire en parodiant Antonin Arthaud.
Illustration : Lac de Lave, (1987), huile sur toile, 61/50.
Lac de lave est une image qui réunit dans un dernier combat l’eau
et le feu, ultime victoire de l’artiste. Gérard Marquès
avoue avoir simplement voulu exprimer une émotion, le fruit d’une
lutte momentanée, d’une tension passagère. Et pourtant
l’œil du spectateur ami a cru y voir plus : il a deviné
l’indicible. Oui, dira le peintre, acceptant alors que l’œuvre
révèle cette part d’inconscient qui préside à
toute création.
L’œuvre n’est pas un masque, mais un miroir, révélateur de nous-mêmes, de notre dualité, du moi profond de l’artiste et de l’homme.